Bâtir sa résilience - CDV#11
Hello tout le monde !
Ici Julia, en direct de Uchaux-les-Farjons. Vous ne connaissez pas ? À en juger par la taille de la ville, c’est tout à fait normal. Je suis revenue dans mon sud d’origine pour y passer une partie de l’été. Mon bolide qui me permet de vadrouiller aux quatre coins de la France étant en panne, me voilà assignée à résidence. Bon, j’avoue… Je n’ai pas vraiment de quoi me plaindre.
Dans la dernière newsletter, je vous ai fait un retour à chaud de ma retraite Vipassana. Cette semaine, je reviens avec les réflexions qui sont arrivées à froid, un peu plus tard. Elles m’ont amené récemment creuser le sujet dont je vais vous parler aujourd’hui, celui de la résilience.
Story time
Cela fait bientôt deux ans que je suis nomade. J’ai déjà évoqué ce sujet précédemment, mais ce mode de vie est épuisant. À mon sens, il correspond à une phase d’exploration et de déconstruction. Cette phase est très utile pour apprendre à se connaître, se différencier et connaître le monde mais, ne peut pas durer éternellement.
La décision est donc prise. Je déposerai mes valises prochainement dans ma nouvelle base pour une durée d’au moins un ou deux ans.
Ces derniers mois qui me séparent de ce nouveau chez moi me semblent tellement loin ! Pourtant, alors que ma situation ne me convient plus du tout, elle me semble tout à fait supportable. Ce qui contraste avec ma situation il y a deux ans... Qu’est-ce qu’il s’est passé entre-temps ? Deux ans de voyages et la définition d’un nouvel horizon clair.
Le résultat de tout cela ? J’ai gagné énormément en résilience.
La résilience, qu’est-ce que c’est ?
Le terme résilience, on l’entend de partout. Il faut créer une société résiliente, un système résilient, devenir plus résilient… Jusqu’à présent j’avais du mal à le définir clairement. Alors, comme ça me semblait être important, j’ai voulu décortiquer le sujet.
Définition
À la base, cela est défini comme la capacité d’un individu à se remettre d’un traumatisme. Comme vous l’avez compris, ce terme est extrapolé et utilisé plus largement.
Pourquoi c’est important ?
La résilience est essentielle parce qu’elle définit notre capacité à avancer malgré les difficultés et aller au-delà des obstacles. Sans résilience, on s’effondre au moindre choc. Avec de la résilience, on devient adaptable et on se construit avec les chocs que l’on subit.
Ce qui me rappelle un concept que j’aime beaucoup, celui d’anti-fragilité de Taleb. Selon lui, c’est la capacité d’un objet, d’un système ou d’un individu à se renforcer sous la contrainte. Pour illustrer l’idée, jusqu’à un certain point, notre corps est anti-fragile puisque la contrainte nous aide à nous développer physiquement.
Un exemple ? La musculation, je sollicite, je mets en contrainte pour augmenter la capacité de mon corps. Cette faculté est une forme de résilience. Sans elle, nous ne pourrions pas vivre bien longtemps.
Il est tout à fait admis que faire du sport est bon pour renforcer notre corps. En revanche, il est moins évident de le faire avec notre esprit alors que cela est tout aussi important.
Pourquoi nous en manquons ?
Nous vivons dans un monde où tous nos besoins de base (essentiels) sont devenus facilement accessibles pour une grande majorité de la population.
J’ai faim ? Je vais au supermarché ou au restaurant.
J’ai soif ? J’ouvre le robinet.
Je cherche un partenaire ? J’ouvre Tinder.
…
Tout est simplifié au maximum, il n’y a plus de challenge.
Les tâches quotidiennes qu’il nous reste à accomplir peuvent alors manquer de sens et d’enjeux tant elles ne sont pas essentielles. La conséquence ? Nos contraintes, nos souffrances et nos sacrifices n’ont pas de sens non plus. Dans ce cas, ils peuvent devenir insupportables.
Quelle ironie de penser que, finalement, augmenter notre confort réduit notre zone de confort et nous rend plus fragile.
Comment développer sa résilience ?
Repousser les limites de sa zone de confort
En apprenant à s’adapter constamment, on augmente son seuil de tolérance. Pour reprendre l’analogie physique, on augmente progressivement la charge en musculation pour repousser progressivement les limites de notre corps. Pas assez, il ne se passe rien, trop on se blesse.
C’est la même chose émotionnellement. Adopter une posture agressive plus souvent, se challenger et apprendre à gérer nos émotions nous renforce. À l’inverse, en cherchant à éviter systématiquement la difficulté, on se fragilise.
La zone confort touche à tous les domaines de la vie. L’idée est d’être de moins en moins dépendant des évènements et de notre environnement pour se sentir bien.
Créer du sens
Motivation profonde, valeur, aspiration, foi… Peu importe le terme utilisé. L’idée est de trouver quelque chose que l’on place au-dessus de soi. Cela peut-être un concept, une personne ou encore une idée.
Si la chose que l’on valorise le plus dans nos vies est nous-même, alors, il devient difficile de surmonter les épreuves quotidiennes. 👇
“Qu’est-ce qui vaut la peine que JE souffre ?”
Pour cela, je pense que la solution la plus viable est d’apprendre à se connaître pour définir avec honnêteté ce que nous valorisons vraiment.
Créer du sens revient à donner du sens à nos souffrances, qui, sont inhérentes à nos vies.
Le sens n’est pas inhérent aux choses. Ce que j’entends par là, c’est que pour une même action, il existe une infinité de sens. Le plus important est de trouver une raison qui fait écho en nous. On ne trouve pas le sens, on le crée.
Le sens n’est pas figé. Ce n’est pas parce que l’on a donné de la valeur à quelque chose un jour que cela doit durer éternellement. Ce que nous valorisons à 20, à 30 ou à 50 ans varie (et heureusement). Il faut réévaluer régulièrement, ce qui revient à adopter une habitude introspective… Encore et toujours !
Conclusion
Retrouver ces objectifs m’a permis de recréer du sens dans ma vie, d’accepter de sacrifier certaines choses au profit d’autres plus importantes et de comprendre à nouveau l’utilité de l’engagement.
Tout plaquer, partir à l’autre bout du monde, changer de vie, changer de cercle est un moyen fantastique pour définir clairement son identité et son système de valeur. Néanmoins, il faut être lucide, faire cela est un luxe et ne convient pas à tout le monde. Il faut ne pas avoir d’obligation (famille, dettes, personnes à charge…) et maîtriser le risque que l’on prend (spoiler alert : la plupart des gens qui plaquent tout ont un bon diplôme et des backups financiers).
Si votre quotidien vous semble insupportable, peut-être que la solution se trouve dans la mise en perspective. Avant de tout envoyer balader, faites un “dézoom” sur votre vie et essayer de trouver la raison qui vous dépasse qui vous a amené ici.
Nous voici à la fin de cette édition, j’espère qu’elle vous a plu. N’hésitez pas à me contacter si vous souhaitez échanger à ce sujet ou pour tout autre chose directement sur 👉 Instagram.
Je vous souhaite un bon dimanche et vous dis à très bientôt ! 🌴☀️
Julia
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