Hello tout le monde !
Ici Julia en direct de Wework, mon nouveau coworking à Johannesburg.
Je vous laisse jeter un œil sur la vue panoramique du lieu.
Inspirant comme lieu de travail non ?
J’ai compris récemment que nous étions au mois de décembre. Lorsque j’étais en France, cela était comme une évidence.
Les jours se raccourcissent déjà depuis quelque temps, le froid arrive et les décorations de Noël apparaissent un peu partout. 🎄
Ici, le soleil et la chaleur arrivent progressivement. Les sapins et les guirlandes sont bien plus timides.
J’ai alors pris conscience que je m’approchais de mes premières fêtes de fin d’année loin de la France.
Nous savons tous que cette période est propice aux réunions de famille et fêtes entre amis (même si cette année, le programme est bouleversé par la crise sanitaire).
Je me suis alors demandé comment j’allais vivre cette distance et si j’allais ressentir de la solitude.
La solitude est un sujet qui a été beaucoup abordé avec le confinement. L’isolement n’a pas d’âge, ou de classe sociale. Il touche tout le monde et fait souffrir.
C’est aussi de solitude dont on parle lorsque l’on part en voyage seul au bout du monde.
Qu’est-ce que la solitude ?
La solitude est un sentiment : personnel, invisible et intime.
En français, ce mot est plutôt associé à quelque chose de négatif.
En anglais, il existe deux termes distincts pour parler de solitude.
Loneliness : qui a une connotation plutôt négative et qui évoque la solitude subie.
Solitude : qui signifie plutôt “être avec soi-même”.
Commençons par la solitude qui pose problème pendant le confinement.
La solitude subie
Elle vient d’un désir d’interactions ou de relations sociales insatisfaites.
Elle ne dépend pas du nombre de personnes qui sont autour de vous. Elle peut nous frapper au milieu d’une foule.
Dans beaucoup de domaines, notre corps est en retard sur l’évolution de nos habitudes et de la société.
C’est notre cerveau qui est responsable de ce sentiment de solitude.
Quand vous manquez de carburant, votre cerveau vous envoie un signal : la faim.
Quand vous manquez d’eau, votre cerveau vous envoie cette fois la soif.
Quand vous manquez de contact social, votre cerveau vous envoie… La solitude.
Kurzgesagt - In a Nutshell a parfaitement expliqué ce phénomène dans cette vidéo.
Comment apparaît la solitude ? Comment modifie-t-elle notre regard et notre comportement avec le monde extérieur ? Quelles sont les conséquences lorsqu’elle devient chronique ? La réponse est claire et passionnante, du vrai Kurzgesagt !
La solitude choisie
Celle-ci signifie : être avec soi-même.
C’est ce que l’on cherche lorsque l’on part en Colombie seule (😇), ou plus simplement, en débutant une séance de méditation.
C’est aussi cette solitude que recherchent (parfois à l’extrême) certains modes de vie religieux ou spirituels comme les moines Jaïns en Inde ou les Chartreux en France.
La solitude choisie permet de faire le vide et de prendre du recul.
Il s’agit aussi de prendre de la distance avec le regard et la pensée des autres pour pouvoir s’écouter.
C’est la raison pour laquelle, je vais essayer de m’inscrire pour une retraite Vipassana en février à côté de Cape Town. Je ne manquerai pas de vous faire un retour sur cette expérience.
Le terme de solitude, qui désigne à la fois deux choses différentes, l’une toxique pour nous et l’autre bénéfique, est un bon exemple pour comprendre à quel point le langage contribue à la construction de notre pensée.
Longtemps, j’ai évité à tout prix de me retrouver seule. J’avais intégré l’idée, que la solitude était associée au rejet et à l’isolement.
Cette idée, en plus de me pousser à faire des mauvais choix, m’empêchait de penser clairement. Je ne prenais jamais le temps d’être seule avec moi-même.
Il y a environ deux ans que j’ai découvert l’importance de faire le choix de la solitude.
Cela m’a poussé à me faire face et à débuter une longue introspection.
Le résultat à court terme ? J’ai diminué mes angoisses, amélioré mon état d’esprit et mes relations avec les autres.
Pour les résultats à plus long terme, vous connaissez l’histoire. 😉
Aujourd’hui, j’avoue être devenue un peu comme Scylla :
Sur le sujet, je vous recommande cette autre vidéo de Cyrus North (qui est ma préférée de sa chaîne) :
Cyrus North explore le sujet de la solitude de manière philosophique, de l’intérêt pour soi et pour nos sociétés.
All of humanity’s problems stem from man’s inability to sit quietly in a room alone.
Blaise Pascal
Solitude et digital nomad
Ce mode de vie qui consiste à changer régulièrement de lieux de vie demande effectivement plus d’adaptation d’un point de vue relationnel.
Je suis partie à l’aventure avec Ulysse. Nous voyageons tous les deux depuis environ 3 mois et demi.
Choisir d’être digital nomad n’est pas forcément le choix d’une vie solitaire.
Partir seul n’est pas non plus synonyme de rester seul.
Il est important de mettre le doigt sur ce que l’on recherche en choisissant un mode de vie.
Si vous voulez faire de nouvelles rencontres, QUI souhaitez-vous rencontrer ? Des locaux ? D’autres nomades ? Des francophones ?
C’est une vraie question à se poser en choisissant sa destination.
Il existe des pays où on ne côtoie que très peu les locaux, comme aux Émirats arabes unis. Par contre, vous avez une immense communauté d’expats.
Après avoir voyagé complètement seule en Amérique du Sud et en couple dans différents pays, voilà quelques tips pour connecter avec les gens à l’étranger :
Le classique : L’auberge de jeunesse. Ce lieu n’est pas forcément idéal pour travailler, mais il peut vous permettre de créer des connexions facilement, avec d’autres personnes qui voyagent. Problème : les relations sont souvent de courtes durées.
Le sportif : Le club de sport. C’est un bon moyen de vous créer des connexions avec des locaux ou d’autres digital nomads/expats.
Le professionnel : Le coworking. Vous y rencontrerez des remote workers et des digital nomads.
Le “à domicile” : Le coliving. Version améliorée de votre coloc étudiante, il s’agit généralement d’une grande maison, remplie d’entrepreneurs, développeurs, créateurs, etc… Bref, des personnes qui bossent, comme vous, depuis leur ordinateur.
Les plateformes : Non, je ne vais pas parler de Tinder (quoique pourquoi pas si vous souhaitez faire des rencontres 🔥). Je vais plutôt vous parler de Nomadlist, qui en plus de vous donner une quantité astronomique de tips pour choisir vos destinations vous permet de connecter avec d’autres nomades dans les environs.
Ceci est un hold-up !
C’est Ulysse, et j’ai piqué l’ordinateur de Julia suite à une relecture sur ce sujet très (très) intéressant de la solitude.
Pour compléter le propos de Julia, je voulais vous parler d’amitié.
Avant de partir, la plus grosse inquiétude réside dans ce que l’on va laisser derrière nous. Je parie que si vous vous apprêtez à expérimenter la vie de nomade, vous allez vous poser la question de ce que vont devenir vos amitiés.
Premièrement, une véritable amitié n’a pas besoin d’être entretenue quotidiennement. Un ami devrait être en mesure de comprendre vos aspirations, et de vous encourager dans vos décisions (si elles sont réfléchies).
En partant, un filtre va naturellement se faire. Vous allez vite découvrir qui sont vos amis, et qui sont vos connaissances de la fac.
Ensuite, posez-vous la question de ce qu’il y a de spécial pour chaque amitié Qu’est-ce qui est important ? Qu’est-ce qui crée ce lien particulier avec cette personne ?
Ce lien peut-il survivre à la distance ? Il existe probablement des manières de répondre oui. Plutôt que de chercher des problèmes, imaginez des solutions.
Enfin, il y a une phrase que j’aime beaucoup (et qui est de moi héhéhé - mes chevilles vont péter) :
Je préfère une vie extraordinaire avec un manque d’ordinaire que l’inverse.
Elle s’applique particulièrement bien au cas de l’amitié. L’avantage, c’est que chaque moment ordinaire, comme aller boire une bière avec un ami, peut devenir extraordinaire lorsqu’il se raréfie.
La vie est une succession de choix. On dit que choisir c’est renoncer. Mouais. Choisir c’est choisir.
Partir explorer le monde est une décision forte. Tout le monde ne la comprendra pas.
Vous allez perdre des “amis”.
Vous vous sentirez parfois seul. C’est normal.
Vous aurez une vie extraordinaire. L’ordinaire vous manquera.
Alors, pensez qu’en restant immobile, vous auriez très bien pu vous retrouver dans l’autre configuration. Laquelle préférez-vous ?
Votre mère, votre médecin, votre meilleur(e) ami(e), Julia ou moi n’avons pas la réponse. Elle se trouve au fond de vous.
Damn, même quand ce n’est pas ma newsletter, je suis trop prolixe.
Je rends l’antenne.
Cheers !
Hop !
Je récupère la main. *fronce les sourcils*
Ulysse avait envie de vous parler d’amitié parce que c’est un sujet qu’il a beaucoup questionné avant de partir.
Pour ma part, c’est la famille qui était au centre de mes préoccupations.
Actuellement, je ne suis pas capable de vous dire si je me sentirai seule ou pas en cette fin d’année.
Ce qui est certain, c’est que je ne regrette pas mon choix, et qu’apprendre à mieux se connaître permet de rationaliser cette sensation.
En revanche, j’ai déjà ressenti de la culpabilité. Effectivement, il peut être difficile de laisser des personnes derrière vous.
Je crois que ma propre solitude est plus supportable que celle des autres.
Heureusement, comme l’a dit Ulysse, plutôt que penser problème, on peut penser solutions ! 💡
Les restrictions nous empêchent de circuler librement pour l’instant, mais je me suis fixé comme objectif de partir avec plusieurs de mes proches en voyage.
Le temps partagé sur une ou deux semaines de voyage sera certainement plus intense et plus long, que lorsque je vivais en France.
Nous voilà arrivés à la fin de cette sixième édition. J’espère qu’elle vous a plu et que vous repartez avec quelques nouvelles idées ou pistes de réflexions.
Je vous souhaite un bon week-end et vous dis à la semaine prochaine, dans ODN ! 🌴 ✌
Julia
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