Hello tout le monde !
Ici Julia, depuis Puerto Viejo au Costa Rica.
Il y a quelques jours nous avons débarqué dans un petit paradis. Ce village est situé au sud des Caraïbes. C’est un véritable melting-pot de nationalités : costaricains, jamaïcains, allemands, belges, français…
Cette fois, nous sommes tombés dans un repère de nomades. En seulement quelques jours nous avons rencontré beaucoup de personnes partageant le même mode de vie ou étant expatriés. C’est particulièrement stimulant !
Pour commencer la newsletter en douceur, une photo du coucher de soleil à Puerto Viejo, sans filtre ajouté !
Si vous avez lu le titre, vous avez peut-être compris que le décor est paradisiaque mais ma situation l’est beaucoup moins.
Je commençais à beaucoup m’inquiéter au sujet de mes finances depuis quelques semaines.
Mes émotions, je les vis de manière un peu extrême. Ce qui devrait être une petite inquiétude peut devenir rapidement complètement obsessionnel.
Je passe ainsi d’un sentiment de panique totale à un calme complet une fois que j’arrive à rationaliser.
Cet ascenseur émotionnel n’est pas forcément facile à vivre. Ce début d’année est donc particulièrement difficile.
[ J’ouvre une parenthèse :
Visiblement, je ne suis pas la seule freelance qui vit l’ascenseur émotionnel. Je me suis pas mal retrouvé dans le récit d’Elise, l’invitée dans cet épisode.
Elle nous parle de sa façon de vivre les émotions et ses tips pour mieux les gérer.
Fin de la parenthèse. ]
Pour me libérer de ce poids, j’ai décidé de me fixer un objectif : signer un nouveau contrat sous 6 semaines.
Faute de quoi, je prendrai probablement un vol retour pour la France, mon activité ne me permettant pas de continuer à voyager.
J’ai eu, je pense, beaucoup de chance au début. Maintenant, je dois faire sans.
Cette situation est arrivée sans que je m’en aperçoive.
Dans cette newsletter, je vais faire un point sur ma situation, les erreurs que j’ai commises, et les leçons que j’en tire. J’espère que cela pourra être utile pour ceux qui souhaitent se lancer un jour.
Reconversion à J+174
Pourquoi je rentrerais ?
Tout simplement parce que j’arrive au bout de mes économies accessibles. En étant à l’étranger, je ne peux pas débloquer plus d’argent avant le mois d’avril.
Au moment où j’écris ces lignes, il n’y a pas de contrat en vue.
La fin d’année nous a réservé quelques surprises, et c’est seulement à ce moment-là que j’ai commencé à comprendre que ma situation risquait de se compliquer rapidement.
La chasse au client a commencé début janvier.
C’est seulement à cet instant que j’ai pris conscience de la difficulté et du temps que cela allait me demander.
Comment en suis-je arrivée là ?
J’ai eu de la chance au début.
Comme je le disais en introduction, j’ai eu de la chance au début et cela a rendu les choses trompeuses. En décrochant mes premiers contrats très facilement, je n’avais pas imaginé que trouver des clients pouvait prendre beaucoup de temps (surtout avec un petit portfolio).
Je n’ai ainsi pas consacré une seule seconde à la prospection en cinq mois.
Depuis décembre, je n’ai plus de nouveau contrat.
Chaque client me paye un acompte de 30 % pour débuter le travail, puis règle les 70 % restant à la livraison.
Cela signifie que tant que le site n’est pas livré, je ne perçois rien pour le travail que j’effectue.
Lorsque vous travaillez avec une petite structure (comme un cabinet), l’échange avec votre client est direct et rapide.
Lorsque vous travaillez avec une société, il peut y avoir plusieurs décideurs et chaque validation peut prendre beaucoup de temps.
Découverte N°1 :
Il est important de s’adapter selon les clients :
Fixer des dates butoirs.
Ne pas se facturer au forfait mais aux jours de travail.
…
Maintenant, je dois focaliser mon énergie et mon travail sur la prospection, mais je ne sais pas ce qui est efficace et ce qui est une perte de temps.
Je passe donc probablement de longues heures à effectuer un travail qui n’aura que très peu d’impact.
Il faut reconnaître que cela est très instructif. C’est un bon moyen pour apprendre.
Malheureusement, c’est de temps que je manque.
Bref, trouver des clients c’est tout un art. Être un bon freelance, c’est allier différentes compétences dont la prospection fait partie.
Si vous vous lancez :
👉 Formez-vous dès le début à la prospection.
👉 Débutez-la rapidement.
👉 N’arrêtez pas parce que vous avez signé un ou deux contrats.
👉 Adaptez votre manière de facturer au client que vous avez.
J’ai sous estimé les charges de mon ancienne activité (qui ont continué jusqu’à maintenant).
La magie du système libéral en France, c’est que même si vous ne gagnez plus d’argent, les cotisations vont continuer de tomber encore pendant plusieurs mois.
La sensation que j’avais ces derniers mois 👇
Depuis mon départ, alors que je pensais avoir fini de régler ce que je devais, 2500 € sont venus s’ajouter à la facture.
Je ne m’étais pas bien renseignée, et j’ai mal été conseillée par mon cabinet comptable.
Peu importent les raisons, cela ne change pas la finalité. Il faut payer.
J’ai toujours eu un œil sur la comptabilité. Je savais dans les grandes lignes comment cela fonctionnait, mais j’étais incapable d’aller dans les détails.
Avec le recul, je pense que c’est une erreur. Il faut déléguer le travail que l’on sait faire soi-même. Sinon, on devient dépendant des autres et on peut aller droit dans le mur sans s’en rendre compte.
Si vous stoppez une activité libérale :
👉 Sachez anticiper les cotisations qui vont continuer de tomber.
👉 Votre CFE tombera à 100 % même si vous avez arrêté votre activité le 2 janvier.
👉 Les régularisations définitives mettent plusieurs semaines/mois à arriver.
Les frais inattendus
Il y a toujours des frais inattendus, et on n’en connaît ni la date, ni le montant.
La nouvelle souche du virus en Afrique du Sud a compliqué très rapidement la situation dans le pays. De nombreuses frontières nous ont alors été fermées. Les choix des destinations qui remplissaient nos conditions étaient nettement plus restreints.
Le Mexique ou le Costa Rica étaient à peu près les deux seules destinations possibles.
Les billets étaient rares et onéreux.
Nous nous sommes aperçus la veille que nous ne remplissions pas toutes les conditions pour entrer sur le territoire. Il fallait ajouter une ligne à la facture : 3 mois d’assurance santé spécifique pour le Costa Rica.
Ce pays fait aussi partie de ces lieux qui vous demandent un billet de sortie du territoire lorsque vous y entrez. Nous nous sommes déjà fait avoir avec le Lesotho, alors nous avons “loué” des billets via une société spécialisée.
Pour finir la note de ce voyage, ajoutez-y un test PCR.
C’est le jeu, lorsqu’on voyage pendant le covid. 🤷♀️
J’ai sous estimé les charges de ma nouvelle activité.
Je me suis laissée berner en connaissant mal mon ancienne activité. J’ai tout simplement fait la même chose avec la nouvelle.
J’avais imaginé qu’il y aurait un minimum de revenu à déclarer pour être taxé.
Fatal Error. ❌
Si vous gagnez 1000 €, peu importe que vous les ayez faits sur 1, 3 ou 6 mois. Vous devrez 22 % à l’état.
Lorsque vous gagnez 1 € en tant que freelance, en réalité, seulement 78 cts vous appartiennent vraiment (avant impôt) et ça, c’est si vous n’avez pas la TVA.
Si vous vous lancez en freelance :
👉 Informez-vous correctement sur votre statut (droit, cotisations, aides possibles…).
👉 Mettez immédiatement de côté ces 22 % et n’y touchez pas.
Quel est mon sentiment dans cette situation ?
J’ai eu l’occasion de méditer sur tous les beaux discours que l’on tient quand tout va bien.
“Être toujours motivé”, “Rebondir quoi qu’il arrive”, ce sont des choses faciles à dire quand tout va bien.
Rationaliser l’argent, c’est facile quand vous en avez.
Se lever le matin avec une banqueroute qui arrive pèse sur le moral.
En réalité, ma situation évolue silencieusement, puisque le travail que j’effectue portera peut-être ses fruits dans quelques semaines.
En y repensant, au début, passer à l’action a quelque chose d’exaltant. Partir à l’aventure, voyager, apprendre une nouvelle discipline c’est facile.
Je pense être arrivée dans la période plus difficile, celle ou vous avez déjà investi du temps, de l’argent, mais ou tout reste incertain. Le temps vous presse, et le doute vous gagne.
Il me semblait important de vous partager le fond de ma pensée.
Non, je ne regrette pas d’être partie.
Si je devais le refaire, je le ferai sans hésiter une seconde. Le stress que je vis en ce moment est incomparable à celui que je vivais en étant à Marseille dans mon ancien job.
Peut-être que dans quelques semaines, je devrais rentrer en France, faute de moyen. Je poursuivrai alors le développement de mon activité, jusqu’à pouvoir repartir.
Avant de partir je me disais qu’au mieux c’est une réussite, et au pire une aventure.
C’était faux.
Partir et réaliser ce que je désirais le plus il y a quelques mois était déjà une réussite.
Tout cela fait partie du jeu, et me donnera une sensation d’accomplissement une fois terminé.
Ce matin, je participais à une étude sur les reconversions dans la tech. On m’a demandé comment je me sentais, et j’ai répondu “contente et confiante”.
All greatness comes from suffering.
Naval Ravikant
Pour ce troisième épisode, je vous présente Guillaume Fournier, le trader nomade autodidacte. Son parcours m’a impressionnée. J’espère qu’il saura motiver ceux qui, parmi vous, rêvent d’une autre vie mais n’osent pas se lancer.
[Nom : Guillaume Fournier
Age : 22 ans
Lieu actuel : Mexique
Parcours nomade : Thaïlande, Bali, malaisie, Vietnam, Égypte, Tanzanie, Panama, Colombie, Mexique, Estonie, Finlande, Portugal, Allemagne, Pologne, Croatie, Grèce, Ukraine, Chypre, Panama
Activité principale : Investisseur et formateur sur les marchés financiers]
Entre la fin de son adolescence et ses études, Guillaume accumule les expériences dans des petits jobs. Il est tour à tour coursier, pizzaïolo, plongeur, entraîneur de foot…
À 20 ans, il décide de plaquer ses jobs et ses études pour se consacrer à sa nouvelle activité dans les marchés financiers.
Il réalise la partie théorique de sa formation en échangeant avec d’autres entrepreneurs et traders, mais aussi en se plongeant dans les livres et les formations en ligne. En ce qui concerne la partie pratique, il passe de nombreuses heures dans sa chambre à s’entraîner seul.
Environ un an plus tard, il génère des revenus suffisants pour gagner sa liberté.
À ce moment, son activité consiste alors à spéculer et investir en bourse.
Il développe ensuite une seconde activité, ou cette fois-ci, il prend le rôle du formateur. Il accompagne alors tous types de profils pour démarrer en bourse ou accroître leurs résultats.
Ce qui lui plaît dans son activité, c’est la complète liberté qu’elle lui accorde.
Vous souhaitez en savoir plus sur les formations qu’il propose ?
Nous voilà arrivés à la fin de cette onzième édition. J’espère qu’elle vous a plu et que vous repartez gonflés à bloc pour réaliser vos projets après avoir découvert l’histoire de Guillaume.
Je le remercie pour sa contribution.
Je vous souhaite un bon week-end et vous dis à la semaine prochaine, dans ODN ! 🌴
Julia
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Reconversion à J+174 - ODN #11
Mille mercis pour ce retour d'expérience fort instructif et ô combien précieux!
Bon courage Julia, je suis sûre que le contrat dont tu as besoin arrivera dans les prochaines semaines. L'attente est parfois longue quand on démarre en freelance, voire à la limite du supportable, mais les efforts finissent toujours par payer !