Se lancer en freelance, sans expérience et au bout du monde - ODN #7
Est-ce vraiment si risqué ?
Hello tout le monde !
Ici Julia, en direct de Johannesburg.
Nous avons jusqu’à présent beaucoup parlé d’introspection. C’est un sujet qui me tient à cœur, et pour cause, je pense qu’il s’agit d’une étape nécessaire avant la création d’un projet.
Il me paraît même très sain de répéter ce processus tout au long de notre vie, pour s’assurer de rester sur le bon chemin.
Cette fois-ci, changeons de sujet !
Aujourd’hui, nous allons aborder un aspect plus pratique : les débuts en freelance.
Plus exactement : les débuts en freelance, sans expérience et au bout du monde (sans chômage et pendant la crise du covid - cccccccombo).
Un peu plus de trois mois après avoir retiré ma blouse blanche, voilà un retour sur ces trois derniers mois, étape par étape.
Étape 1 : Se familiariser avec ce nouveau domaine
La toute première étape a été de me familiariser avec un univers complètement inconnu : le web et l’informatique.
Ma manière d’aborder le problème ? Les mains dans le cambouis. L’idée était de me confronter à tous ces concepts totalement inconnus pour apprendre.
J’ai donc pris en main un outil simplissime : Weblium.
Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est ce que l’on appelle un site builder (une interface qui permet de créer des sites sans coder).
Un très bon moyen, gratuit et rapide, de se mettre dans le bain.
J’ai découvert ce qu’était un bloc, la SEO, un nom de domaine, etc… Des très grands basiques, qui ne parlaient pas beaucoup à la moldue du numérique que j’étais il y a 4 mois.
Un terme que je ne connaissais pas ? Wikipédia. Une définition incompréhensible ? Ulysse, help !
La création de contenu a eu un effet très positif sur mon apprentissage. Cela m’a notamment permis d’être en contact avec des personnes parlant une nouvelle langue informatique. Pour ne pas être larguée, j’ai dû apprendre vite.
Cela m’a rappelé le premier stage à l’hôpital pendant mes études, où tout le monde parlait en acronyme. Vous acquiescez pour ne pas paraître à la ramasse, et le soir, vous allez faire vos propres recherches.
Si vous souhaitez vous réorienter dans un domaine complètement différent dont vous ne maîtrisez pas les codes et que vous ne souhaitez pas créer de contenu, j’ai deux autres tips pour vous !
LinkedIn n’est pas très populaire dans tous les corps de métier (notamment dans le médical). Si vous lancez votre activité en freelance, n’oubliez pas de créer votre profil ! Cela vous sera utile pour connecter avec de potentiels clients ou d’autres freelances.
Ensuite, il existe des communautés (sur Slack par exemple) que vous pouvez rejoindre.
Je reviens à la création de contenu pour vous raconter une anecdote.
Quelques jours après avoir fait mon premier post pour annoncer ma reconversion, j’ai reçu ceci :
Clairement, je n’avais pas la moindre idée de ce qu’était une API… Et, je ne voulais pas passer pour une noob.
*marquer “non lu”*
Un tour sur Wikipédia plus tard et quelques précisions apportées par Ulysse, j’ai pu répondre à ce message.
Aujourd’hui, j’utilise l’API de Stripe dans Webflow pour gérer les paiements. 😎
Les learnings de cette étape :
Le meilleur moyen d’apprendre un nouveau de skill est de se plonger dedans et de faire. Just do it!
S’entourer de personnes meilleures nous pousse à progresser.
Nous avons tous débuté un jour et ce n’est pas une honte.
Étape 2 : Choisir et créer son statut juridique
Pour pouvoir facturer et créer des devis, il est nécessaire d’officialiser votre statut.
La solution la plus simple et avantageuse pour se lancer en freelance est la microentreprise.
Vous ne paierez rien si vous ne générez pas de revenu, et réglerez vos charges régulièrement (selon de la récurrence que vous aurez choisie à votre inscription) en fonction de CA déclaré.
Il n’y a pas de régime forfaitaire, pas de prévisionnelle, pas de comptable, pas de régularisation. Libérée, délivrée !
Le bénéfice de votre entreprise correspondra au CA annuel moins l’abattement automatique. Easy.
C’est une joie pour toutes les personnes atteintes de phobie administrative (like me) !
Il n’y a aucun frais déductible, donc aucun justificatif de frais à garder, et ça, comme dirait Rhoff, ça fait zizir.
La création se fait très simplement (enfin presque) en se connectant sur le site autoentrepreneur de l’URSSAF.
C’est une démarche que vous pouvez donc faire depuis l’étranger. J’ai lancé la mienne depuis Dubaï.
En revanche, il est bien sûr nécessaire de domicilier votre entreprise à une adresse en France.
Habituée aux délais d’attente interminables avec les administrations, je me suis dépêchée de faire les déclarations pour créer mon activité. En réalité, cela n’a rien à voir avec les régimes libéraux. Vous avez le temps.
Les learnings de cette étape :
La microentreprise est un régime très allégé en obligation administrative. C’est un excellent choix pour débuter.
Les démarches sont simples, rapides et réalisables entièrement en ligne.
Pas de revenu : pas de cotisation. Vous pouvez vous lancer sans crainte.
Étape 3 : Se former
Lucide sur mes lacunes, j’ai débuté avec un petit point sur la manière dont fonctionnait le web avec la formation Openclassroom “Comprendre le web”.
Il s’agit d’une formation complètement gratuite qui m’a permis d’y voir beaucoup plus clair.
Simple, basique pour beaucoup, mais le fonctionnement des serveurs, les différents langages et leurs rôles m’étaient totalement inconnus.
Après avoir exploré Weblium pendant quelques jours et compris ses limites, je suis partie en quête d’un nouvel outil qui me permettrait d’être plus créative.
Webflow semblait être le meilleur candidat.
Direction Udemy et ses formations très abordables.
J’ai passé environ 18 heures de cours vidéo avec Vako (le formateur), et le double en pratique.
Il m’a fallu un mois et demi pour la terminer.
C’était long, sachant que je ne travaillais plus, mais Zanzibar n’était pas propice à la productivité.
Les coupures de courant, d’internet et les cours de kite (😇) rythmaient nos journées.
Une fois les flexbox et les animations domptées, me voilà prête à aller dénicher mes premiers clients !
Avec le recul, je me suis rendu compte que toute cette étape de formation aurait pu débuter plus tôt.
Si vous êtes “juste” financièrement, débutez votre apprentissage en y consacrant 4, 6 ou 8 heures par semaine avant d’arrêter votre activité.
J’aimerais aussi ajouter que le freelancing ne consiste pas simplement à créer une vidéo, un site internet ou un logo. Vous devez maîtriser différents domaines (le design, la vente, etc…). Diversifiez vos apprentissages !
Les learnings de cette étape :
Il faut commencer par les bases. #Orelsan
Il existe une multitude de formations qualitatives et très accessibles sur internet.
Il faut choisir un pays qui a un bon accès internet quand on se lance. 😋
J’ai créé une petite toolbox de l’apprentissage en ligne dans la deuxième édition. Elle peut peut-être vous’intéresser.
Étape 4 : Lancer son business et trouver des clients
Bon, là il s’agissait de ce que je redoutais le plus…
Je pensais que démarcher des clients n’était “pas pour moi”.
En réalité, on n’a pas vraiment le choix. Au début, cela doit représenter un bon 50 % du travail.
Je ne pouvais pas m’inscrire sur des plateformes de freelance parce que je n’avais pas de portfolio.
Je ne pouvais pas rencontrer les clients en physique, et j’avais lu qu’avec la crise, les entreprises n’avaient plus de budget à investir dans ce type de dépenses.
Le tableau était plutôt noir.
C’est en cherchant des solutions pour créer mon portfolio qu’Ulysse m’a soufflé l’idée de proposer des tarifs très attractifs pour les premiers clients qui m’accorderaient leur confiance.
Cela a très bien fonctionné.
Le premier contrat a été signé en fin octobre.
J’étais habituée à avoir un contact direct avec mes patients, et à ce qu’une activité prenne des mois voire des années à se lancer.
En réalité, les choses ont été beaucoup plus rapides que cela.
Parmi les personnes avec qui j’ai pu échanger à ce sujet, il faut compter environ 6 mois pour créer un revenu suffisant et récurrent, ce qui sous-entend que vous gagnerez probablement de l’argent avant.
En me penchant un peu plus sur le sujet, j’ai découvert qu’il existait beaucoup de moyens différents pour trouver des clients :
Le démarchage par mail.
La recherche via les réseaux sociaux (comme LinkedIn).
Les plateformes de freelances (qui vous assure une sécurité de règlement, comme Malt).
Le bouche-à-oreille.
Les missions que vos collègues freelances ne peuvent pas faire.
Et le contenu que l’on peut créer (comme cette newsletter).
Les learnings de cette étape :
Trouver des clients ça s’apprend.
Il y a de la place, même pour les débutants.
Conclusion
Se lancer en freelance sans expérience et au bout du monde n’est pas suicidaire.
C’est probablement plus difficile qu’en suivant un chemin classique, mais loin d’être impossible.
Si vous souhaitez vous lancer, surtout sans revenu, cela va vous demander un peu d’organisation.
Mes conseils pour se lancer en freelance dans ces conditions :
Passez du temps en amont à faire votre introspection. Sachez ce que vous voulez mais également ce que vous ne voulez pas. Votre aventure ne sera pas facile tous les jours. Soyez sûr de vos choix.
Commencez à apprendre le plus tôt possible.
Développez vos connaissances dans différents domaines.
Prévoyez un matelas financier de minimum 6 mois à un an, sinon vous passez en mode héroïque et cela sera sûrement une grande source de stress. Vous ne pouvez pas épargner cette somme ? Pensez à partir dans un pays ou le coût de la vie et plus bas pour gagner du temps.
Nous voilà arrivés à la fin de cette septième édition. J’espère qu’elle vous a plu et que vous repartez avec quelques nouvelles idées ou pistes de réflexions.
Je vous souhaite un bon week-end et vous dis à la semaine prochaine, dans ODN ! 🌴 ✌
Julia
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